Résumé :
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" Si un tel destin de la pulsion, qui n'oublie pas ses origines sexuelles, existe, il doit être cherché non pas dans un retour, dans un rebroussement qui fasse repasser du sexuel à l'autoconservation mais dans une sorte de tressage, dès l'origine, entre le non-sexuel et cette source permanente du sexuel. Un tel destin de la pulsion - tel qu'il apparaît notamment dans la création artistique mais aussi bien dans la création spéculative d'un Freud avec ce chapitre IV de Au-delà du principe de plaisir - implique l'idée d'une sorte de néo-création répétée, continuée, d'énergie sexuelle, donc une réouverture continuelle d'une excitation et non pas d'une canalisation d'énergie préexistante. Cette néo-création, cette sorte de sexualité qu'on pourrait dire extemporanée, tressée avec une création d'une œuvre, nous est apparue comme intimement liée à la question du traumatisme. Cette dérivation de la sublimation me parait être inséparable de la psychanalyse elle-même s'il est vrai que celle-ci fait bouger non seulement notre conception de la sublimation mais la sublimation elle-même dans le mouvement culturel. " Jean Laplanche.
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